Obstetrical Anal Sphincter Injuries (OASIS): Prevention, Recognition, and Repair

J Obstet Gynaecol Can. 2015 Dec;37(12):1131-48. doi: 10.1016/s1701-2163(16)30081-0.

Abstract

Objective: To review the evidence relating to obstetrical anal sphincter injuries (OASIS) with respect to diagnosis, repair techniques and outcomes. To formulate recommendations as to patient counselling regarding route of delivery for subsequent pregnancy after OASIS.

Options: Obstetrical care providers caring for women with OASIS have the option of repairing the anal sphincter using end-to-end or overlapping techniques. They may also be involved in counselling women with prior OASIS regarding the route of delivery for future pregnancies.

Outcomes: The outcome measured is anal continence following primary OASIS repair and after subsequent childbirth.

Evidence: Published literature was retrieved through searches of Medline, EMBASE, and The Cochrane Library in May 2011 using appropriate controlled vocabulary (e.g., anal canal, obstetrics, obstetric labour complication, pregnancy complication, treatment outcome, surgery, quality of life) and key words (obstetrical anal sphincter injur*, anus sphincter, anus injury, delivery, obstetrical care, surgery, suturing method, overlap, end-to-end, feces incontinence). Results were restricted to systematic reviews, randomized control trials/controlled clinical trials, and observational. There were no date or language restrictions. Searches were updated on a regular basis and incorporated in the guideline to September 2014. Grey (unpublished) literature was identified through searching the websites of health technology assessment and health technology-related agencies, clinical practice guideline collections, clinical trial registries, and national and international medical specialty societies.

Values: The quality of evidence in this document was rated using the criteria described in the Report of the Canadian Task Force on Preventive Health Care (Table 1).

Benefits, harms, and costs: Benefits from implementation of these guidelines include: improved diagnosis of OASIS, optimal functional outcomes following repair, and evidence-based counselling of women for future childbirth.

Objectif : Analyser les données probantes traitant des lésions obstétricales du sphincter anal (LOSA) en ce qui concerne leur diagnostic, les techniques visant leur réparation et les résultats de l’intervention. Formuler des recommandations permettant d’éclairer les conseils offerts aux patientes ayant connu des LOSA en ce qui a trait à la voie d’accouchement à privilégier dans le cadre des grossesses subséquentes. Options : Les fournisseurs de soins obstétricaux qui comptent des patientes ayant connu des LOSA disposent de l’option de réparer le sphincter anal en faisant appel à la méthode de suture « bout à bout » (end-to-end) ou à la méthode « en paletot » (overlapping). Ils pourraient également être appelés à conseiller des femmes ayant déjà connu des LOSA en ce qui a trait à la voie d’accouchement à privilégier pour les grossesses subséquentes. Issues : Le critère d’évaluation était la continence anale à la suite d’une réparation primaire de LOSA et à la suite d’un accouchement subséquent. Résultats : La littérature publiée a été récupérée par l’intermédiaire de recherches menées dans Medline, EMBASE et The Cochrane Library en mai 2011 au moyen d’un vocabulaire contrôlé (p. ex. anal canal, obstetrics, obstetric labour complication, pregnancy complication, treatment outcome, surgery, quality of life) et de mots clés (p. ex. obstetrical anal sphincter injur*, anus sphincter, anus injury, delivery, obstetrical care, surgery, suturing method, overlap, end-to-end, feces incontinence) appropriés. Les résultats ont été restreints aux analyses systématiques, aux études observationnelles et aux essais comparatifs randomisés / essais cliniques comparatifs. Aucune restriction n’a été imposée en matière de date ou de langue. Les recherches ont été mises à jour de façon régulière et intégrées à la directive clinique jusqu’en septembre 2014. La littérature grise (non publiée) a été identifiée par l’intermédiaire de recherches menées dans les sites Web d’organismes s’intéressant à l’évaluation des technologies dans le domaine de la santé et d’organismes connexes, dans des collections de directives cliniques, dans des registres d’essais cliniques et auprès de sociétés de spécialité médicale nationales et internationales. Valeurs : La qualité des résultats a été évaluée au moyen des critères décrits dans le rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Tableau). Avantages, désavantages et coûts : Parmi les avantages de la mise en œuvre de la présente directive clinique, on trouve : l’amélioration du diagnostic des LOSA, l’obtention d’issues fonctionnelles optimales à la suite de la réparation et l’offre de conseils reposant sur des données probantes aux femmes en ce qui concerne leurs futures grossesses. Déclarations sommaires 1. Les lésions obstétricales du sphincter anal mènent à des comorbidités considérables, dont l’incontinence anale, les fistules rectovaginales et la douleur. (II-2) 2. Les lésions obstétricales du sphincter anal sont plus souvent associées aux accouchements par forceps qu’aux accouchements par ventouse obstétricale. (II-2) 3. Réparation des lésions obstétricales du sphincter anal : a. L’utilisation de polyglactin 2-0 ou de polydioxanone 3-0 donne lieu, après six semaines, à des taux semblables de morbidité liée aux sutures. (I) b. La réparation du sphincter anal interne est recommandée puisque les femmes chez lesquelles la présence d’une anomalie affectant ce sphincter est révélée au cours de l’échographie postpartum sont plus susceptibles de connaître une incontinence anale. (III) c. La réparation du sphincter anal externe devrait englober la gaine fasciale. Le recours à la technique de suture « en paletot » (chevauchement) nécessite souvent une mobilisation et une dissection de plus grande envergure des extrémités du sphincter; l’utilisation de cette technique n’est possible qu’en présence de déchirures sphinctériennes de degré 3b ou plus. (III) d. La présence persistante d’une anomalie du sphincter anal externe longtemps après l’accouchement pourrait accroître le risque de voir apparaître une aggravation des symptômes à la suite des accouchements vaginaux subséquents. (II-2) 4. Les lésions obstétricales du sphincter anal sont associées à une hausse du risque de rétention urinaire postpartum. (II-2) 5. À la suite de la réparation réussie d’une lésion obstétricale du sphincter anal, la plupart des femmes peuvent connaître un accouchement vaginal en toute sûreté dans le cadre d’une grossesse subséquente. (III) 6. Services de counseling offerts aux femmes au sujet de leurs accouchements subséquents : a. Le risque de récurrence d’une lésion obstétricale du sphincter anal dans le cadre d’un accouchement subséquent est de 4-8 %. (II-2) b. On a calculé que, pour prévenir un cas d’incontinence anale chez des femmes ayant déjà subi une lésion obstétricale du sphincter anal, la tenue de 2,3 césariennes planifiées s’avérerait nécessaire, le tout s’accompagnant alors d’une hausse des risques maternels. (II-2) Recommandations 1. Toutes les femmes devraient faire l’objet d’un examen rigoureux visant la détection de déchirures périnéales ou vaginales; celles qui présentent une déchirure dont la profondeur est plus que superficielle devraient, avant la mise en œuvre d’une réparation, faire l’objet d’un examen rectal systématique cherchant à établir la présence de lésions obstétricales du sphincter anal. (II-2B) 2. Le système de classification de l’Organisation mondiale de la santé devrait être utilisé pour classer les lésions obstétricales du sphincter anal. Ce système permet l’établissement d’une distinction entre le degré de déchirure du sphincter externe (3a < 50 % ou 3b ≥ 50 %) et la présence d’anomalies du sphincter interne (3c). La présence d’une lésion en boutonnière (button-hole injury) constitue un incident distinct et devrait être classée en conséquence. (III-B) 3. Chez les femmes qui connaissent un accouchement vaginal spontané, le taux de lésions obstétricales du sphincter anal est amoindri lorsque le fournisseur de soins obstétricaux ralentit la tête fœtale au moment du dégagement. (II-2A) 4. Épisiotomie : a. Dans le cadre d’un accouchement vaginal spontané ou instrumental, le fournisseur de soins obstétricaux devrait, pour assurer la prévention des lésions obstétricales du sphincter anal, respecter une politique prévoyant une utilisation « restreinte » de l’épisiotomie (c.-à-d. seulement lorsque cela s’avère indiqué), plutôt qu’une utilisation « libre » de cette intervention (c.-à-d. de façon systématique). (I-A) b. Lorsque la tenue d’une épisiotomie est jugée indiquée, l’octroi d’une préférence envers la tenue d’une incision médiolatérale (plutôt qu’envers la tenue d’une incision médiane) devrait être envisagé. (II-2B) L’angle d’incision optimal semble être d’au moins 45 degrés (idéalement, aux alentours de 60 degrés). (II-2B) 5. La réparation peut être différée (pendant 8-12h) sans effets nuisibles. La mise en œuvre d’un délai pourrait s’avérer nécessaire jusqu’à ce que les services d’un fournisseur de soins disposant de l’expérience nécessaire pour procéder à la réparation puissent être retenus. (I-A) 6. L’administration prophylactique d’une dose intraveineuse unique d’antibiotiques (céphalosporine de 2e génération, p. ex. céfotétan ou céfoxitine) devrait être mise en œuvre pour assurer la baisse des taux de complications de lésion périnéale à la suite de la réparation des lésions obstétricales du sphincter anal. (I-A) 7. Des laxatifs (p. ex. lactulose) devraient être prescrits à la suite de la réparation primaire d’une lésion obstétricale du sphincter anal puisqu’ils sont associés à des premières selles moins douloureuses et survenant plus rapidement, et à l’obtention plus rapide du congé de l’hôpital. L’utilisation d’agents constipants et d’agents de gonflement n’est pas recommandée. (I-A) 8. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens et l’acétaminophène sont les analgésiques de première intention. Les opioïdes ne devraient être utilisés qu’avec précaution. La constipation devrait être évitée au moyen d’un laxatif ou d’un émollient fécal. (1-A) 9. À la suite de la constatation d’une lésion obstétricale du sphincter anal, les fournisseurs de soins devraient divulguer à leurs patientes le degré de la lésion subie et prendre les dispositions nécessaires à la mise en œuvre d’un suivi. Il est nécessaire de procéder à la documentation détaillée de la lésion et de sa réparation. (III-L) 10. Les femmes qui connaissent une incontinence anale après avoir subi une lésion obstétricale du sphincter anal devraient être orientées vers des services de physiothérapie du plancher pelvien. (I-A).

Keywords: anal incontinence; anal sphincter injury; end-to-end repair; obstetrical complications; overlap repair; perineal laceration; pregnancy; sphincteroplasty.

Publication types

  • Practice Guideline

MeSH terms

  • Anal Canal / injuries*
  • Delivery, Obstetric / adverse effects*
  • Episiotomy
  • Fecal Incontinence / etiology
  • Female
  • Humans
  • Obstetrical Forceps
  • Pregnancy
  • Pregnancy Outcome
  • Suture Techniques
  • Wounds and Injuries* / complications
  • Wounds and Injuries* / prevention & control
  • Wounds and Injuries* / therapy