Objective: Psychiatry as a science and psychotherapy as an art thrive on words, words that were often coined arbitrarily and that are often used idiosyncratically. This article examines the origins, progenitors and usage of the word "antipsychotic" and explores its ramifications.
Methods: Original publications from the 1950s onward, beginning with the report of the discovery of chlorpromazine, were sought for their specific references to the terminology of drugs used to treat psychotic disorders. Preferences for individual words, debates surrounding their adoption and changing trends in their use are reviewed from scientific, clinical and social perspectives.
Results: Over the past 50 years the drugs used in the treatment of schizophrenia and other psychotic disorders have been variously labelled "tranquillizers," "neuroleptics," "ataractics," "antipsychotics" and "anti-schizophrenic agents." These terms, coined out of necessity, were quickly accepted with little debate or due consideration of their clinical, personal and social implications. The development of a new generation of antipsychotic drugs as well as the prospect of treatment strategies with diverse mechanisms of action highlight the need to re-examine the issues involved in the naming, classification and labelling of psychotropic drugs in general and of "antipsychotics" in particular.
Conclusion: This historical overview of the labelling of drugs used in the treatment of psychoses reflects the confusion and controversy surrounding the naming and classification of drugs and diseases in general. It also illustrates the dynamic interplay of personal beliefs, rational thinking, practical considerations and societal values in shaping the scientific process.
Objectif: La psychiatrie comme science et la psychothérapie comme art se nourrissent de mots, souvent créés arbitrairement et souvent utilisés de façon idiosyncratique. Cet article analyse les origines, les antécédents et l'usage du mot «antipsychotic» (antipsychotique) et en explore les ramifications.
Méthodes: On a cherché des publications originales à compter des années 1950, à commencer par le rapport sur la découverte de la chlorpromazine, pour y trouver des renvois précis à la terminologie des médicaments utilisés pour traiter les psychoses. On a étudié les préférences manifestées à l'égard de certains mots, les débats entourant leur adoption et l'évolution des tendances de leur utilisation des points de vue scientifique, clinique et social.
Résultats: Au cours des 50 dernières années, les médicaments utilisés pour traiter la schizophrénie et d'autres psychoses ont porté divers noms : «tranquillizers» (tranquillisants), «neuroleptics» (neuroleptiques), «ataractics» (ataraxiques), «antipsychotics» (antipsychotiques) et «anti-schizophrenic agents» «agents antischizophréniques». Ces termes issus de la nécessité ont été acceptés rapidement après des débats limités au cours desquels on a peu réfléchi à leurs répercussions cliniques, personnelles et sociales. La mise au point d'une nouvelle génération de médicaments antipsychotiques, ainsi que les perspectives de stratégies de traitement ayant divers mécanismes d'action, démontrent qu'il faut réexaminer les enjeux intervenant dans la dénomination, la classification et l'identification des psychotropes en général et des «antipsychotiques» en particulier.
Conclusion: Cette rétrospective historique de l'identification des médicaments utilisés pour traiter les psychoses traduit la confusion et la controverse qui entourent la désignation et la classification des médicaments et des maladies en général. Elle illustre aussi l'interaction dynamique entre les croyances personnelles, la réflexion rationnelle, les considérations pratiques et les valeurs de la société dans l'orientation du processus scientifique.