This article reports on a study of the legal and policy framework governing access, in Canada, to workers' compensation benefits for workers who are work disabled because of mental health problems attributed to stressful working conditions and events. It also provides a brief description of legislation regulating psychological harassment in Quebec and Saskatchewan. Applying classic legal methodology, the article examines the legal situation in Canada, relying on federal and provincial legislation and case law. While many of the jurisdictions studied explicitly restrict compensability to the consequences of traumatic incidents, application of this legislation is very different from one province to the next. In some provinces, legal exclusions are applied emphatically, whereas in others the workers' compensation appeal tribunals interpret the legislative exclusions much more narrowly, allowing for some access to compensation despite the legislative exclusions. Other provinces have no such exclusions and accept claims for both acute and chronic stress, although access to compensation remains more difficult for claimants with mental health problems than for those who are physically injured, regardless of where they live. The article concludes by offering an analysis of the consequences of the current situation from a public policy and public health perspective, notably underlining the negative consequences, particularly for women, of current workers' compensation policy in most Canadian provinces.
Nous faisons le compte rendu d’une étude du cadre juridique et politique qui régit l’accès, au Canada, aux indemnités pour lésions professionnelles versées aux travailleurs qui doivent s’absenter pour des problèmes de santé mentale imputés à des incidents ou des conditions de travail stressants. Nous donnons aussi une brève description des lois sur le harcèlement psychologique en vigueur au Québec et en Saskatchewan.
Selon une méthodologie juridique classique, nous examinons la situation juridique au Canada d’après les lois et les décisions des tribunaux administratifs des administrations fédérale et provinciales. Bon nombre des administrations à l’étude limitent expressément le versement d’indemnités aux victimes d’incidents traumatisants, mais l’application des lois diffère beaucoup d’une province à l’autre. Dans certaines provinces, les exclusions législatives sont appliquées de façon péremptoire, tandis qu’ailleurs, les tribunaux d’appel des accidents du travail interprètent ces exclusions beaucoup plus étroitement, en ouvrant l’accès à l’indemnisation. D’autres provinces n’ont aucune exclusion de la sorte et acceptent les demandes d’indemnisation en cas de stress aigu et de stress chronique. Malgré tout, l’accès aux indemnités demeure plus difficile pour les travailleurs atteints de problèmes de santé mentale que pour ceux qui ont subi des lésions physiques, peu importe l’endroit où ils vivent.
Nous concluons par une analyse des conséquences de la situation actuelle du point de vue des politiques publiques et de la santé publique, en soulignant notamment les conséquences négatives, surtout pour les femmes, des politiques d’indemnisation des accidents du travail en vigueur dans la plupart des provinces canadiennes.