Ebola, the day after A total of 28,616 cases (confirmed, probable, and suspected) and 11,310 deaths were reported in Guinea, Liberia, and Sierra Leone from March 2014 to June 2016. At first, the clinical picture dominated by severe gastroenteritis baffled clinicians trained to diagnose viral hæmorrhagic fever based on bleeding. And there was another problem: samples had to be sent abroad for laboratory confirmation of the diagnosis. From the start, the outbreak elicited strong reactions in the different social strata and within public and private institutions, their scope extending far beyond the mere biological dimension of the phenomenon. By the summer of 2014, the winds of panic were blowing. Public health recommendations were issued, in authoritarian fashion, to the population, in some cases prompting a violent response. Accustomed to locally-confined Ebola outbreaks causing a few dozen deaths in several months, the world discovered forecast models that, in one case, suggested the possibility of a million cases with half a million deaths. Though it did not get to that point, by the late 2015 there were over 215,000 people needing to be monitored due to contact with a patient. Clinicians had no rapid diagnostic test that could be used in their consultations to deal with the situation. No antiviral drugs had proven effective, and symptomatic and palliative treatments were limited by the care providers' fear of infection. There are no data proving that such treatments reduced the death rate. The impact of public health measures on the course of the outbreak at the population level is also unclear. Despite this rather bleak picture, early trials of a vaccine against the Zaire strain suggest that the response to such outbreaks will soon be more effective.
Ebola, le jour d’après Au total, 28 616 cas dont 11 310 décès (confirmés, probables et suspects) de maladie à virus Ebola ont été notifiés en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, entre mars 2014 et juin 2016. Dans un premier temps, le tableau clinique dominant de gastro-entérite sévère a déconcerté des cliniciens formés à évoquer le diagnostic de fièvre hémorragique virale devant des saignements. Difficulté supplémentaire, la confirmation biologique du diagnostic nécessitait l’envoi des prélèvements à l’étranger. Dès son démarrage, l’épidémie a provoqué de vives réactions dans les différentes catégories sociales et au sein des institutions publiques et privées dont l’ampleur a dépassé de loin la seule dimension biologique du phénomène. À l’été 2014, souffla un vent de panique. Les recommandations de santé publique furent transmises de matière autoritaire aux populations, provoquant parfois des réactions violentes en retour. Habitué à des épidémies d’Ebola cantonnées à l’échelon local et responsables de quelques dizaines de décès en quelques mois, le monde découvrait des modélisations prévisionnelles dont l’une suggérait que le million de cas et donc le demi-million de morts puissent être atteints. Sans en arriver à ce stade, le nombre de personnes à surveiller pour avoir été en contact avec un malade dépassait les 215 000 à la fin 2015. Pour faire face à la situation, les cliniciens ne disposaient pas d’un test diagnostique rapide et utilisable en consultation. En outre, aucun médicament antiviral n’avait fait ses preuves alors que les traitements symptomatiques et palliatifs étaient limités crainte d’infecter le personnel soignant. Il n’existe pas de données apportant la preuve que l’administration de ces traitements ait fait chuter la létalité. À l’échelle des populations, l’incertitude est la même au sujet du résultat des interventions de santé publique sur le cours de l’épidémie. Dans ce tableau plutôt sombre, les premiers essais d’un vaccin contre la souche Zaïre indiquent cependant que la réponse à ces épidémies sera bientôt plus efficace.
Keywords: ebola virus.