Background: A recent hypothesis purports that spinal manipulation may cause changes at a brain level. Functional Neurology, a mainly chiropractic approach, promotes the use of spinal manipulation to improve 'brain function' as if it were a proven construct. No systematic review has been performed to investigate how well founded this hypothesis is.
Objective: To investigate whether spinal manipulation has an effect on 'brain function' that is associated with any clinical benefits.
Method: In this systematic review, the literature was searched in PubMed, Embase, and PEDro (final search February 2018). We included randomized or non-randomized controlled studies, in which spinal manipulation was performed to any region of the spine, applied on either symptomatic or asymptomatic humans, and compared to a sham or to another type of control. The outcome measures had to be stated as direct or proxy markers of 'brain function'. Articles were reviewed blindly by at least two reviewers, using a quality checklist designed for the specific needs of the review. Studies were classified as of 'acceptable', 'medium', or 'low' methodological quality. Results were reported in relation to (i) control intervention (sham, 'inactive control', or 'another physical stimulus') and (ii) study subjects (healthy, symptomatic, or with spinal pain" subjects/spinal pain"), taking into account the quality. Only results obtained from between-group or between-intervention comparisons were considered in the final analysis.
Results: Eighteen of 1514 articles were included. Studies were generally of 'low' or 'medium' methodological quality, most comparing spinal manipulation to a control other than a sham. Thirteen out of the 18 studies could be included in the final analysis. Transitory effects of different types of 'brain function' were reported in the three studies comparing spinal manipulation to sham (but of uncertain credibility), in "subclinical neck/spinal pain" subjects or in symptomatic subjects. None of these three studies, of 'medium' or 'acceptable' quality, investigated whether the neurophysiological effects reported were associated with clinical benefits. The remaining 10 studies, generally of 'low' or 'medium' quality, compared spinal manipulation to 'inactive control' or 'another physical stimulus' and similarly reported significant between-group differences but inconsistently.
Conclusion: The available evidence suggests that changes occur in 'brain function' in response to spinal manipulation but are inconsistent across and - sometimes - within studies. The clinical relevance of these changes is unknown. It is therefore premature to promote the use of spinal manipulation as a treatment to improve 'brain function'.
Introduction: Une hypothèse récente propose que la manipulation vertébrale causerait des changements neurophysiologiques au niveau du cerveau. En Neurologie Fonctionnelle, approche principalement présente en chiropraxie, l’utilisation de la manipulation vertébrale est déjà promue comme capable d’améliorer le fonctionnement du cerveau. A ce jour, aucune revue systématique de la littérature n’a été conduite afin de connaître l’étendue et la qualité de l’évidence scientifique susceptible de justifier cet usage de la manipulation vertébrale.
Objectif: Déterminer, à travers une revue systématique et critique de la littérature, si la manipulation vertébrale a un effet (spécifique) sur le cerveau et, si oui, si celui-ci est associé à un effet clinique.
Méthode: Le moteur de recherche PubMed et deux bases de données, Embase et PEDro, ont fait l’objet d’une recherche bibliographique (actualisée en février 2018). Les critères d’inclusion étaient: essais contrôlés, randomisés ou non, dans lesquels la manipulation vertébrale avait été comparée à un placébo ou à un autre type de contrôle, chez des sujets symptomatiques ou asymptomatiques. La manipulation vertébrale pouvait avoir été effectuée au niveau de n’importe quelle région de la colonne vertébrale et les critères de jugement utilisés devaient être indiqués comme capables de mesurer, directement ou indirectement, une forme ‘d’activité cérébrale’. La qualité méthodologique des études a été évaluée de manière indépendante par au moins deux chercheurs à l’aide d’une grille de qualité créée pour les besoins de cette revue. Les études ont été classifiées comme étant de qualité méthodologique ‘acceptable’, ‘moyenne’, ou ‘faible’. Les résultats ont été rapportés de façon narrative, en fonction du type de contrôle utilisé (placébo, ‘inactif’, ou ‘autre stimulus physique’) et du type de sujets d’étude (sans problème de santé, symptomatiques, ou présentant des « douleurs rachidiennes subcliniques »), en tenant compte de la qualité méthodologique. Seuls les résultats issus de comparaisons inter-groupes ont été pris en compte dans notre analyse finale.
Résultats: Dix-huit articles parmi les 1514 titres obtenus ont été inclus. Les études étaient pour la plupart de qualité méthodologique ‘faible’ ou ‘moyenne’ et avaient principalement comparé la manipulation vertébrale à une intervention autre que placébo. Les résultats rapportés dans 13 des 18 articles inclus ont finalement été pris en compte. Un effet transitoire sur différentes formes ‘d’activité cérébrale’ a été rapporté à l’issue de trois études dans lesquelles la manipulation vertébrale avait été comparée à un placébo (de crédibilité cependant incertaine), chez des sujets présentant des « douleurs rachidiennes subcliniques » (n = 2) ou souffrant de cervicalgies non spécifiques aiguës / subaiguës (n = 1). Une potentielle association avec un effet clinique n’a pas été étudiée dans ces trois études, de qualité méthodologique ‘moyenne’ (n = 2) ou ‘acceptable’ (n = 1). Dans les 10 études restantes, la plupart de qualité méthodologique ‘faible’ ou ‘moyenne’, la manipulation vertébrale avait été comparée à un contrôle ‘inactif’ ou à un ‘autre stimulus physique’. Des différences inter-groupes y ont également été rapportées, parfois de façon inconsistante.
Conclusion: La littérature scientifique suggère que des changements neurophysiologiques surviennent au niveau du cerveau en réponse à la manipulation vertébrale mais, de façon inconsistante. La pertinence clinique de ces changements n’est pas connue. Ainsi, il est prématuré d’attribuer à la manipulation vertébrale des bénéfices cliniques via un effet sur le cerveau.
Keywords: Brain; Chiropractic; Functional Neurology; Spinal manipulation; Systematic review.
© The Author(s). 2019.